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On dit souvent vulgairement que l’on va « reprendre une coupette », on nous propose également sur les cartes de restaurant ou de bar une « coupe de Champagne » alors qu’au final nous consommons communément nos bulles dans une flûte. L’association de la coupe et de la flûte est intégrée et commune dans le langage parlé alors que la coupe a proprement dite est rare
Pourquoi les deux existent et pourquoi l’une est préférée dans le vocabulaire et l’autre dans les faits ?
Pour rappel, la flûte est longue, possède un pied et un faible diamètre. Elle est ainsi faite pour que nous puissions consommer le Champagne sans le réchauffer de nos mains. 1er argument qui explique pourquoi on la préfère et c’est finalement tout ce qu’on lui demande nous qui n’allons pas dans le détail du détail de l’analyse. (oui c’est un Edito Novice quand même !)
Il parait que c’est dans les 30’s qu’on l’adopte du tout au tout car les gens considéraient qu’elle correspondait mieux aux vins brut sec et empêchait davantage la perte de bulles et d’arômes tandis que la coupe restait associée aux Champagne plus doux.
La coupe aurait la fâcheuse habitude de faire ce qu’on n’attend pas d’elle… c’est-à-dire qu’elle aurait tendance à laisser s’échapper très rapidement les arômes et le goût du Champagne et à rendre les bulles fines de par son diamètre large. La flûte quant à elle renfermerait davantage les arômes et le goût. Les bulles y sont également plus nombreuses et plus volumineuses. Pour autant, malgré les objections émises envers la coupe, certains continueront à dire que les grands millésimes ont besoin de place pour exprimer tout leur caractère et toute leur histoire et qu’ici la coupe serait la mieux armée pour les accueillir.
Quoi qu’il en soit la coupe reste la plus élégante mais aussi la plus féminine si on en croit les légendes de sa création…On prête volontiers son origine au moulage d’un sein et pas n’importe lequel, le gauche ! Mais attention là aussi il y a bagarre. On pourra lire qu’il s’agit de celui de madame de Pompadour mais aussi de Marie-Antoinette. Pour nous, peu importe que les historiens se chamaillent autour de la personne, il n’empêche que l’origine anatomique et la tonalité érotique restent les mêmes.
Et puisque jamais 2 sans 3, à ce conflit Flûte vs Coupe peut venir se greffer le petit dernier : Le Blida ! Pas facile tout ça…Peu connu du grand public c’est un adversaire redoutable pour nos deux grandes dames du monde... Lui c’est en fait un petit verre à thé comme ceux utilisés pour le « tea time » oriental. Il a une origine bien historico-industrielle car il était fabriqué dans les verreries mécaniques champenoises de Reims pour ensuite être expédié vers l’Algérie.
Tous les champenois savent ce qu’est un Blida et l’utilisent beaucoup. Nous sommes donc loin de la flûte longiligne et de la coupe élégante ! Pour autant ce petit récipient est très adapté à la dégustation du champagne. C’est pourquoi il intervient dans des dégustations populaires laissant à la flûte et la coupe toute leur noblesse de petit comité mondain ou d’évènements privés importants. Il a également été adopté par les vignerons pour des raisons pratico-pratiques car plus facile de rangement, d’entretien et moins fragile.
En résumé, personne n’est d’accord et c’est souvent le cas dans ce microcosme du vin. Pour autant il est important de savoir dissocier les 3 récipients et d’en comprendre l’argument en fonction de la recherche olfactive et gustative ainsi que les risques… Un avantage à cette petite lecture, c’est que lorsque l’on vous servira du champagne dans un petit verre à thé vous ne pourrez pas évoquer la théorie de la vaisselle non faite ou de manque de manière. Vous saurez que vous êtes face à un champenois ou un spécialiste.
Alors dehors les préjugés sur la forme !